Vache transgénique Sheepa, la première holstein génétiquement modifiée pour faire du lait de brebis
Mangerons-nous bientôt du Roquefort au lait de vache ? Sheepa, la première vache génétiquement modifiée, produira du lait présentant les mêmes caractéristiques organoleptiques que celui de brebis.
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Vous connaissiez Dolly, la première brebis clonée il y a 18 ans, et bien désormais, il y a la bien nommée « Sheepa ». Une équipe de généticiens américains a donné naissance à cette génisse Prim’holstein dont la mamelle produira d’ici quelques mois, du lait similaire à celui d’une brebis.
Une vache = 45 brebis
« C’est la première fois qu’une équipe réussit à introduire plusieurs gènes d’une autre espèce chez un mammifère », se félicite le professeur Aprilfool, en charge du projet "Cow-sheep genes milk" à l’université de Fitzgerald dans le Kentucky. « A terme, l’objectif de cette manipulation génétique sera de produire du lait de brebis en plus grande quantité et à moindre frais. » En effet, une brebis laitière produit moins de 250 litres sur une lactation, tandis que Sheepa sera capable d’atteindre plus de 11.000 l en 300 jours, soit une production environ 45 fois supérieure à celle d’une brebis de race Lacaune.
« Le lait de Sheepa aura le même goût, les mêmes teneurs en protéines (55 g/l) et en acides gras (70 g/l) et les mêmes facultés de caillage que du lait de brebis », promet le chercheur. Pour cela, il aura fallu introduire cinq gènes ovins codant des protéines dans le génome d’un embryon de bovin et une dizaine de gènes déjà présents chez la Prim’holstein ont été amplifiés ou annihilés afin d’obtenir le résultat escompté.
Troupeau de vaches Ogm
Les chercheurs américains ne comptent pas en rester là. Ils travaillent actuellement à créer d’autres vaches et quelques taureaux afin de constituer le premier troupeau de vaches laitières Ogm capables de faire des fromages similaires aux Roquefort, Ossau-Iraty, Etorky et autres Brocciu. Selon l’équipe de généticiens, s’ils parviennent à créer plusieurs individus aux génomes similaires, cette petite population devrait pouvoir se reproduire et le caractère « lait de brebis » devrait rester stable sur trois à quatre générations.
Moins d’intolérance au lactose
Mais pourquoi débourser plusieurs millions de dollars pour un projet aussi saugrenu ? Les tendances d’achat des consommateurs bien sûr ! En effet, de nombreux Américains ainsi qu’une majeure partie de la population asiatique, africaine et sud-américaine est intolérante au lactose présent dans le lait de vache. Le lait de brebis, réputé plus digeste, deviendrait alors un meilleur aliment pour les nourrissons, les jeunes enfants et les personnes âgées sujets à ces intolérances au lait de vache. Un argument de poids pour l’industrie agroalimentaire outre-Atlantique qui a largement financé ce projet de recherche.
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